Psychogrammes
Série journal
Format 0,24 X 0,32 cm, dessin, encre de chine, pastels
Dessins pastels et encre de chine.
Psychogrammes, la mémoire de temps endogènes.
« C’est l’imprimerie cachée de mon âme qui se fait sur ce cahier, j’y trace tous ses caractères.»
Eugénie de Guérin, Journal, 24 janvier 1840
Le journal graphique est un frère du journal écrit, il se pense comme une prière quotidienne, l’artiste l’utilise comme un moyen de ne pas se perdre pour marquer un souvenir, une humeur, une disposition d’esprit. Écrire sur le temps et l’espace afin que les souvenirs ne s’éloignent pas de soi, afin qu’ils ne se perdent pas dans le passé. Le journal résiste à l’oubli de l’instant et la somme des témoignages quotidiens marque le temps de ces petits cailloux qui dessine l’espace contre l’égarement. Le travail du diariste se déroule dans un cycle de temps personnel, c’est une mécanique subjective. Plus on traverse les jours et les nuits et plus cette pendule interne déraille pour quitter l’impeccable géométrie du temps et se remettre à l’heure d’un rythme biologique personnel. Alors, surgissent, du fond des gouffres, de la pénombre, aux plus profond et au plus sombre, des images qui jalonnent l’espace comme les arbres bordent les routes.
Le journal se met finalement à l’écoute de l’artiste, au plus près, pour témoigner des révolutions endogènes. Cependant, la connaissance ne remplace pas la poésie et derrière cette apparence scientifique se cache un piège Oulipien qui se présente donc à la confluence d’un cycle temporel auquel se mélange le foisonnement des récits et des figures.
L’artiste écrit à intervalles irréguliers des images comme des psychogrammes venus du fond des temps, des plus lointaines grottes de Chauvet à Lascaux ; ce sont pourtant des psychodrames oniriques venus du fond de soi. Une manière presque téléologique d’écrire des images, comme des icônes profanes. Puis de ses témoignages intimes il s’écarte pour évoquer, pour illustrer d’autres paroles, d’autres pensées, d’autres textes. Des lettres avec lesquelles il partage le travail du diariste comme avec le journal d’Eugénie de Guérin ou celui de Louis Barthas, poilus de l’Aude parti pour la Grande Guerre. Des lettres fantasmagoriques comme la légende de Saint-Julien de Flaubert.

Psych-Journal-mardi-09-08-2022-12h50-Aragon, Collection privée
Proxémie
Francisco de Goya
“Ya tienen asiento”.Serie “Los caprichos” [26].Etching and aquatint on paper,
215 x 151 mm,
1797-99. Museo Nacional del Prado, Madrid, Spain
Icône du début du XVIe siècle provenant de la rangée festive de l'église des Archanges de la vieille ville de Pskov, musée-réserve de Pskov.
Dürer, AlbrechtKain erschlägt Abel (Kain Killing Abel)