Peintures, 

L’artiste a commencé cette série en 2020. L’idée qui a présidé à ce travail est le rapport entre image et histoire, un rapport au temps qu’il avait déjà introduit dans son projet sur la Grande Guerre. Son objectif est de faire confluer sur la toile, avec une attention toute particulière à soustraire toute incongruité, des images hétérogènes provenant de différentes sources. Car peu importe la source ce qui compte avant tout c’est ce que contiennent ces images en elles-mêmes. Il fait une recherche presque ontologique des propriétés de chaque objet qu’il sélectionne pour servir sa composition. Son objectif à travers cette procédure est d’orienter sa recherche vers la mise en œuvre d’une image dont la tension pointe vers une interrogation métaphysique. Une manière de joindre l’invisible.

Le temps s’arrête sur des questions sans réponse des scènes sans sujet, des dialogues muets qui font place au drame. Voilà l’enjeu et le sens qu’il donne pour composer cette image singulière. Par ailleurs, il tient à exprimer que son image ne cesse de s’enrichir, car elle jouxte son territoire invisible de peintre. Son processus de travail est constitué de trois temps. En cela, il garde toute l’organisation qu’il avait mise en place quand il composa son œuvre sur la Grande Guerre.

D’abord, il est à la recherche de ressource qu’il puise dans des photos et des documents anciens livre, peintures, dessins, etc. Cette collecte n’a pas de fin, elle constitue une collection exponentielle alimentée par les nombreuses data auxquelles aujourd’hui nous avons accès. Ensuite, il y a la phase de bricolage. Ces images sont alors mises en relation et il commence un travail sur la forme et le sens. Une exploration faite d’approximations, d’essais et de correction jusqu’à la composition finale. Il procède à la manière des petits théâtres d’Ingres ou de Poussin, par un jeu de scènes composées ou la forme et le sens apprennent à se connaître et s’ouvrent bien souvent vers une dimension métaphysique. À cette étape en noir et blanc succède la mise en place de la peinture et de la couleur qui ouvre alors sur de nouveaux registres qui confirment la peinture comme un langage polysémique qui se connecte à une dimension entièrement surnaturelle.

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