Introduction / épisode 01

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L’atelier de Jean-Dominique Ingres


Jean-Dominique Ingres

Autoportrait à vingt-quatre ans (1804),
huile sur toile, 77 × 64 cm.
Chantilly, musée Condé.


Jean-Auguste-Dominique Ingres naquit à Montauban le 29 août 1780. Son père Jean-Marie Joseph Ingres est né en 1755 derniers de 9 enfants d’un tailleur d’habits toulousain, mais de mère Montalbanaise. 

Il a épousé Anne Moulet, d’origine quercinoise, en 1777. Celle-ci lui donnera six enfants, dont deux mourront en bas âge. 

Seul l’aîné des fils Jean-Auguste-Dominique semble attirer sur lui les attentions bienveillantes de son père qui le chérit particulièrement. Peu à peu et dès son plus jeune âge, il lui enseigne les rudiments de l’art et surtout du dessin. Une éducation rigoureuse qui mènera le fils vers une carrière des plus ambitieuses jalonnée de réussite et d’échec, mais qui suscita toujours la controverse.

Très vite, il affirma son talent et sa vocation artistique, une vocation de père en fils qui jamais ne sera contredite. 

Son père était un artiste accompli qui excellait dans de très nombreux domaines allant de la peinture de miniature à la sculpture au stuc ou autre partie de décoration et d’ornement.

L’enfance du petit Ingres se passa exclusivement à Montauban, dans le faubourg du Moustier, au 50, maison Déjean, sur la ruelle Mourancy. Bien que cette demeure soit aujourd’hui disparue, il n’en reste pas moins une plaque commémorative qui marque la bâtisse du souvenir de cette naissance montalbanaise

familièrement appelé Ingrou, un diminutif précieux qui montrait s’il en était besoin tout l’amour que lui portaient ses parents. 

À cette époque on ne disait pas Ingres, mais on prononcé, Ingress en faisant siffler la S finale.

Quand Joseph le père vient s’installer à Montauban, la ville est une ancienne place forte protestante. Un siècle avant, elle était déjà devenue une capitale régionale, chef-lieu d’intendance et un tribunal des Finances, puis Généralité du Bas-Quercy en 1636. 

C’est une cité qui prend de plus en plus d’importance entre Quercy, Rouergue et Pyrénées.

Puis au 18° siècle, elle atteint son apogée économique avec l’implantation sur son territoire de minoteries, de tissages de la soie et de la laine. Un dynamisme propice à un essor remarquable que l’on retrouve aussi d’un point de vue culturel. Quand arrive Joseph Ingres,

vers 1700, la ville compte environ 30 000 habitants alors qu’à la même période Toulouse en comptait environ 48 000. Nombre d’entre eux sont des ouvriers du textile et des minoteries.

Dans la ville marquée par le protestantisme, peu à peu le catholicisme regagne du terrain ; successivement sont construits un palais épiscopal, puis une cathédrale. La réussite bourgeoise s’étale et fleurit ici et là de beaux hôtels particuliers en brique rouge dans le style de la région, puis la reconstruction d’une nouvelle Place Nationale telle que l’on peut la voir encore aujourd’hui et enfin le creusement du canal du midi. 

À partir de cette forte plus-value économique s’installe et se fortifie une vie culturelle de plus en plus considérable ; un théâtre est construit, c’est une marque indéniable d’un changement de statut.

C’est dans ce contexte que se développe l’activité économique de la famille Ingres, le père Joseph ouvrant auprès de la bourgeoisie montalbanaise l’essentiel de sa production artistique.

Vers 1800 le palais épiscopal est confisqué par les révolutionnaires et la ville l’acquiert aux enchères pour en faire son hôtel de ville, plus tard il deviendra le fameux musée Ingres.

Vers 1805 le maire est Le Baron Joseph Vialètes de Mortarieu, dont Ingres réalisa le portrait la même année.

Au 21 novembre 1808, Napoléon Ier crée un nouveau département, le Tarn-et-Garonne, dont Montauban deviendra le chef-lieu.

En 1851, Jean-Auguste-Dominique Ingres fit don à la ville de Montauban d’une grande part de sa collection privée ; il s’agissait de copies, de travaux d’élèves qui avaient fréquenté son atelier. Chose exceptionnelle, il était question de pièce de céramique de grande valeur provenant de l’arc grec.

Mais plus encore, il s’agissait de la collection privée de l’artiste. C’était en réalité une documentation personnelle qui pendant longtemps forma comme il était de coutume à cette époque-là chez les artistes le substrat et le ferment qui allait alimenter sa propre production artistique.

Les peintres de ce temps étaient aussi des collectionneurs d’art, on reconnaissait là un certain goût pour l’histoire ; mais aussi il y avait une logique pour l’amoureux du beau et de l’antique tel que pouvait l’être Ingres. À sa mort, le 14 janvier 1867, le musée fut enrichi de l’ensemble du fond d’atelier et de plusieurs milliers de dessins du maître.